Il y a une réalité de l'élevage laitier et de la viande à laquelle la plupart des gens voudraient ne pas penser : les vaches qui éructent et qui pètent. C'est ce que font les vaches lorsqu'elles transforment de l'herbe bon marché en énergie, et une femme entrepreneur a une vision de la façon de réduire la quantité de gaz que les vaches produisent en les nourrissant d'algues.
Pourquoi est-ce important ? La quantité de méthane dans notre atmosphère vient d'atteindre le niveau le plus élevé de l'histoire de l'humanité et augmente à son rythme le plus rapide enregistré, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Le méthane pénétrant dans l'atmosphère terrestre est entraîné par le bétail, les transports, les décharges et d'autres pollueurs industriels.Le méthane est un gaz à chauffage rapide qui fonctionne comme une flamme sur votre cuisinière : le méthane brûle rapidement et est plus de 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l'atmosphère.
Alors que notre atmosphère mondiale se réchauffe à un rythme plus rapide qu'à tout moment que nous avons mesuré, les catastrophes climatiques se multiplient. En 2021, les États-Unis ont subi 20 catastrophes climatiques, sous forme de tempêtes, d'incendies, d'inondations et de phénomènes météorologiques violents, causant 145 milliards de dollars de dégâts et la perte de vies humaines.
Les vaches sont les coupables involontaires du changement climatique
En changeant simplement l'alimentation d'une vache et en ajoutant des algues au mélange, les agriculteurs pourraient aider leurs vaches à réduire considérablement les émissions de méthane en supprimant leurs rots gazeux, selon Joan Salwen, une agricultrice devenue entrepreneure verte. Salwen est la fondatrice de Blue Ocean Barns, une entreprise dont la mission est de résoudre l'impact climatique mondial du bétail en travaillant avec les agriculteurs. Sa vision est d'augmenter la production d'un ingrédient alimentaire inhabituel qui réduit les émissions de méthane des rots de vache : les algues.
"Quand les vaches rotent, explique-t-elle, elles libèrent du gaz, c&39;est-à-dire du méthane, qui émet environ 2 milliards de tonnes d&39;équivalent CO2 par an dans l&39;atmosphère, soit plus de 4 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. "
"Salwen pense que les aliments contenant des algues pourraient réduire de 80 % la quantité de méthane produite par les vaches, ce qui équivaudrait à peu près à retirer quelque 80 millions de voitures de la circulation. Voici comment tout cela fonctionne, selon Salwen, elle-même issue d&39;une longue lignée d&39;agriculteurs et maintenant entrepreneure en agriculture verte."
Bien sûr, le moyen le plus efficace de réduire les émissions de méthane est de renoncer à la viande et aux produits laitiers, réduisant ainsi le besoin d'autant de vaches.
L'agriculture est responsable d'environ 14 % des gaz à effet de serre dans le monde, y compris le méthane, qui est 23 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Les 1,5 milliard de vaches (et autres animaux de pâturage) dans le monde émettent du méthane ainsi que d'autres polluants, dont l'ammoniac.Sur près de 100 millions de vaches dans ce pays, Salwen estime qu'elles représentent 4% de tout le méthane d'origine humaine dans l'atmosphère terrestre. Elle a un plan pour réduire cela de façon spectaculaire en changeant ce que les vaches mangent.
Les vaches produisent plus de gaz à effet de serre que les véhicules
Les vaches qui éructent produisent chacune 100 à 200 litres de méthane par jour (ou environ 26 à 53 gallons), ce qui équivaut à la même quantité d'émissions de CO2 qu'une voiture moyenne sur la route produit.
Donc, si vous optez pour les plantes et réduisez le besoin de vaches dans le monde, c'est comme ne pas conduire pendant un an. Enlevez une vache de l'équation et cela équivaut à retirer une voiture de la route. Avec près de 100 millions de vaches aux États-Unis (par rapport à près de 300 millions de véhicules sur la route), vous pouvez voir à quel point les vaches qui pètent ou éructent sont un problème majeur.
"Mais ce qu&39;ils font aussi est assez remarquable, selon un scientifique qui a étudié les vaches. Ils transforment de l&39;herbe de mauvaise qualité et se nourrissent de protéines de haute qualité.C&39;est une entreprise coûteuse, cependant, où les gaz à effet de serre de la planète sont concernés. Les vaches perdent environ 12 % de l&39;énergie qu&39;elles consomment en se gazant aux deux extrémités, et ce gaz représente 4 % des émissions mondiales de carbone ou plus que le transport pris dans son ensemble."
Comment réduire les émissions de méthane
Une vache qui pète et qui rote émet autant de méthane en un an qu'une voiture lorsqu'elle est conduite tous les jours. La voiture brûle du carburant, et donc la mesure est en émissions de CO2, mais en ce qui concerne la crise climatique mondiale, la vache et la voiture réchauffent l'atmosphère. Les émissions de méthane de la vache sont comme une étincelle ou une allumette. Le CO2 de la voiture est comme une bougie ou une ampoule chaude puisque le méthane brûle rapidement et à chaud et que le CO2 brûle lentement et légèrement moins chaud. Mais en ce qui concerne notre planète, vous pouvez soit arrêter de conduire, soit arrêter de manger de la viande de vache ou de boire du lait de voiture. Ou mieux encore, faites les deux.
Pendant que les vaches sont toujours en activité et que les agriculteurs continuent de les nourrir, il existe une autre solution simple et élégante : nourrir les vaches avec des algues.Ce simple changement suffit à arrêter leur gazage de 80 %. Il ne s'agit peut-être pas d'une réduction totale de 100 % (comme le serait le fait de se baser sur les plantes et d'avoir besoin de moins de vaches), mais c'est un énorme pas de géant dans la bonne direction.
Voici comment les agriculteurs peuvent devenir des héros de la planète, selon Salwen, interrogée par Emerson Collective, une organisation fondée par Laurene Powell Jobs, veuve du fondateur d'Apple, Steve Jobs, elle-même végétalienne de longue date.
"The Emerson Collective est une organisation dédiée à créer des voies vers des opportunités afin que les gens puissent vivre pleinement leur potentiel. Nous centrons notre travail sur l&39;éducation, la réforme de l&39;immigration, l&39;environnement, la santé, avec la justice comme objectif. Cette histoire est un exemple de la façon dont le collectif Emerson utilise un large éventail d&39;outils et de stratégies - en partenariat avec des entrepreneurs et des experts, des décideurs et des décideurs, des défenseurs et des créatifs - pour créer et mettre en œuvre des solutions innovantes qui stimuleront le changement et favoriseront l&39;égalité."
Salwen a parlé avec le collectif Emerson pour expliquer pourquoi les vaches mangent des algues au lieu d'aliments de merde est une très bonne idée.
Algues pour les vaches
Salwen est issue d'une longue lignée d'agriculteurs de l'Iowa. Son grand-père était un homme remarquable, un résolveur de problèmes, très ingénieux et qui avait manifestement un grand amour pour son bétail. Voici sa vision :
"En général, les bovins sont des créatures remarquables. Ils ont un système digestif très unique qui leur permet de prendre de l&39;herbe minable sans valeur et de la convertir en protéines complexes et complètes. Les autres animaux ne peuvent pas faire ça. Mais ce processus entraîne une perte d&39;énergie d&39;environ 12 % pour l&39;animal à cause des rots gazeux. Le gaspillage nutritionnel qui résulte des rots coûte non seulement de l&39;argent aux agriculteurs car il consomme moins d&39;énergie, mais il contribue également à environ 2 milliards de tonnes d&39;émissions de CO2 par an, soit environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. C&39;est un très gros problème et aucune technologie n&39;a été conçue pour le résoudre."
Donc, après une longue carrière, elle est allée à Stanford où elle a eu l'occasion de voir comment ce problème pourrait être résolu. Et ce fut le début de Blue Ocean Barns.
"Nous avons créé un produit qui est vraiment le plus efficace anti-rots pour les vaches jamais conçu. C&39;est une solution entièrement naturelle. Ce que nous faisons, c&39;est cultiver un type particulier d&39;algue, Asparagopsis, qui, pendant qu&39;elle pousse dans l&39;océan - ou dans notre cas, dans des réservoirs - synthétise un tas de composés, dont l&39;un est connu depuis longtemps pour interrompre le processus chimique réaction chez les vaches qui se traduit par du gaz méthane."
Parce que l'alimentation est rentable et que les vaches laitières, en particulier, ont vu leur part de marché diminuer à mesure que de plus en plus de personnes se tournent vers des alternatives au lait à base de plantes, Salwen est convaincu que les agriculteurs adopteront l'idée de nourrir les algues aux vaches. Elle cultive le fourrage sur une parcelle de 4 000 acres à Hawaï d'une manière qui est censée ne pas perturber l'écosystème naturel.
"Son premier test de vaches mangeuses d&39;algues a été réalisé l&39;année dernière sur la Straus Family Dairy, dirigée par un agriculteur, Albert Straus, qui s&39;est engagé à avoir une laiterie zéro émission. Ils ont divisé 60 vaches en deux groupes, où 30 ont mangé un régime régulier tandis que les 30 autres ont mangé leur régime régulier plus une pincée d&39;algues. Les résultats ont été impressionnants, l&39;expérience reproduisant les résultats de leurs premiers tests. Une vache star nommée Dallas avait 95% de réduction de son méthane ! Et elle aimait le truc, elle ne pouvait pas se lasser de l&39;Asparagopsis, rapporte Salwen. Voici les vaches qui prennent les algues comme un poisson dans l&39;eau."
Pour plus de contenu intéressant sur la façon de réduire les émissions de carbone, consultez les histoires environnementales de The Beet.
